Quels sont les liens entre Claude Pobel, baron de La Pierre, et Troinex ? Est-ce exact qu'il a été le premier propriétaire de la Maison Forte de Troinex ?

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

On trouve des informations dans l'article Un majestueux château d'argent veille sur Troinex, publié dans la Tribune de Genève le 24 août 2015. Cet article renvoie à l’ouvrage Les communes genevoises et leurs armoiries de Jean-Claude Mayor, Richard Gaudet-Blavignac, Louis Mühlemann et Alexandre Gisiger. On peut y lire :

« L’ancienne maison des moines de Saint-Victor, achetée par Claude de Châteauneuf en 1544, passa aux Pobel dont l’un des membres, Claude, baron de Pierre, fut le gouverneur du Pays de Gex pour la Savoie. Il fut emprisonné par les Genevois pendant la guerre de 1589 et, après l’Escalade, fit au nom de la Savoie des offres qui aboutirent à la Paix de Saint-Julien de 1603. Le traité de Turin de 1816 annexa Troinex au canton de Genève. D’abord réuni à la commune de Veyrier, il forma dès l’année suivante déjà une commune autonome. »

L’Histoire de Troinex, publiée sous les auspices de l’Association pour l’étude de l’histoire régionale, fournit plus de précisions quant au devenir de l’ancienne maison de Saint-Victor au lendemain de la Réforme. Aux pages 68-69, nous apprenons que l’ancienne réserve seigneuriale du Prieuré Saint-Victor et les biens de l’ancienne cure deviennent propriété de la Seigneurie de Genève ou de Berne qui en vendent une partie :

« Vers 1540 par exemple, le riche orfèvre genevois, Claude de Châteauneuf, gendre du réformateur Antoine Froment, achète ainsi l’ancienne maison forte de Saint-Victor. »

Par la suite, le conflit qui oppose Genève au duc de Savoie a non seulement des enjeux politique, militaire et religieux mais aussi fonciers :

« Les Citoyens et Bourgeois genevois n’étaient pas seuls à jouer les rassembleurs de terres. Ils devaient compter avec la concurrence des nobles et notables savoyards. […] A Troinex, l’archétype du noble savoyard est représenté par Claude Pobel, baron de La Pierre, qui est sans conteste, avant la guerre de 1589, le plus important propriétaire foncier de Troinex. »

Les archives du Journal de Genève du 27 septembre 1966 indiquent en effet dans l'article Troinex et son histoire :

« Le dernier siècle de l'Ancien Régime verra, au contraire, un retour de la prépondérance sarde : le plus gros propriétaire en 1730 est un hobereau savoyard, le baron de Pierre, descendant de ce Claude Pobel à qui le domaine de "La Tour" avait déjà appartenu au XVIe siècle. »

Plus d'informations sur Claude Pobel, baron de La Pierre, se trouvent dans Troinex : commune genevoise : notice historique de Pierre Bertrand et Max d'Arcis :

« Ce Claude Pobel intéresse Troinex. Les Pobel sont d’une famille originaire de Bonneville, reconnue noble par le duc de Savoir, pour services rendus en Faucigny, et à la présidence du Sénat de Savoie. Dès que la domination bernoise cessa autour de la région genevoise, les Pobel acquirent diverses seigneuries, dont celle de Pierre au Pays de Gex, et ils en portèrent désormais le titre, avec la qualité de barons. Comment s’installèrent-ils également à la Tour des Châteauneuf à Troinex ? D’après des documents savoyards cités par Guichenon et repris par Foras, noble Catherin de Pierre, seigneur d’Anières, épousa une Jaquemette de Châteauneuf, laquelle n’est pas signalée dans les généalogies genevoises.

Leur petit-fils Claude Pobel, baron de Pierre se reconnut homme-lige [vassal] du duc de Savoie le 10 août 1584, pour des biens de condition taillable qu’il possédait au mandement de Ternier, par héritage de Claude de Châteauneuf. Il s’agit donc du domaine de la Tour à Troinex. […] »

Après 1602 et l’Escalade, voici ce que nous lisons encore :

« C’est alors, qu’indépendamment des interventions de la diplomatie des puissances, apparaît, directement sur le plan local, Claude Pobel, baron de Pierre, propriétaire dépossédé par Genève de la Tour de Troinex. C’est un personnage représentatif du "bassin de Genève". […] Catholique et feudataire de Savoie, parce que petit-fils du premier président du Sénat de Savoie, Pobel a du sang genevois, par sa grand-mère, née de Châteauneuf d’une famille bourgeoise du XVe siècle, eidguenote, et dont la mère était fille (ou petite fille) du réformateur Froment. »

Les auteurs mentionnent encore son rôle de « conseiller d’Etat de son Altesse de Savoie » dans les négociations avec Genève, dites « négociations de Saint-Julien » et dans le traité du même nom qui sera signé le 21 juillet 1603.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

La Bibliothèque de Genève

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