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La réponse a été mise à jour le 9 avril 2024.
Bonjour,
Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :
Dans l'ouvrage Genève depuis la constitution de cette ville en république jusqu'à nos jours : (1532-1856) (également disponible en ligne), l'auteur Eusèbe-Henri Gaullieur nous apprend, page 125, que les prisonniers furent décapités :
« [...] Quand d'Albigny eut ramené sur Bonne les troupes de Savoie réunies à Plainpalais, le duc, qui s'était cru sûr du succès, ne sut que lui dire ce mot trivial mais énergique: "Vous m'avez fait faire là une belle cacade !". Puis, ce prince s'en fut au-delà des monts cacher sa honte et sa déconvenue. On estima la perte des Savoyards à deux cents hommes; les Genevois eurent dix-sept tués et trente blessés. Les citoyens morts furent enterrés à Saint-Gervais, avec une épitaphe glorieuse placée au-dessous de leurs noms.
Tous les efforts qui furent tentés pour sauver les prisonniers, même par ceux à qui ils s'étaient rendus et qui leur avaient promis la vie, demeurèrent inutiles. Le peuple était surexcité; il accusait les magistrats d'imprévoyance, et même quelques-uns d'entre eux de connivence. Il y avait du vrai dans ces soupçons, comme la suite le fit voir. Le Petit Conseil, qui s'était assemblé de bonne heure, décida que les treize malheureux prisonniers seraient pendus, ne pouvant être considérés comme des prisonniers de guerre, mais comme des malfaiteurs venus de nuit pour surprendre des gens paisibles.
[...]. Ces personnes, la plupart gentilshommes, furent pendues dans la journée. Après l'exécution, on leur fit couper la tête, ainsi qu'aux cinquante-quatre morts étendus dans la place; les corps furent jetés dans le Rhône, et les têtes, rangées en file, demeurèrent exposées sur le boulevard par lequel l'ennemi avait pénétré dans la ville. [...] »
L'ouvrage L'Escalade de Genève - 1602 : histoire et tradition, nous décrit, à partir de la page 189, en détail l’exécution des prisonniers :
« [...] L'exécution aura lieu le jour même à l'heure des vêpres. Un gibet soutenu de trois piliers a été hâtivement dressé au boulevard de l'Oye. Sonnaz, ne pouvant monter l'échelle, est porté par le milieu du corps, le bourreau Tabazan lui met la corde au cou et n'attend que la fin de la prière faite par le pasteur Pinault pour le lâcher dans le vide [...]. Les neufs prisonniers faits en ville ainsi liquidés, on amena encore quatre blessés qu'on avait gardés dans un chariot à la porte de la ville.
[…] Deux jours durant [Trois jours et quatre nuits, dit Goldast, p. 218] les corps resteront attachés au gibet. Cela fait, on les décapita et on joignit leur tête à celles des cadavres retrouvés dans les fossés. Tandis que les corps étaient jetés dans le Rhône, soixante-sept chefs demeureront fixés au gibet jusqu’à la conclusion de la paix, six mois plus tard [Le 13 au matin], "pour ce que d’aucuns imputent à inhumanité de couper les têtes des ennemis tués et de jeter leurs corps dans l’eau comme fut hier conclu", le Petit Conseil avait décidé de faire ensevelir les cadavres en l’avancée de Rive. Mais dès le lendemain, le Conseil des LX, sur des plaintes opposées, se prononça pour le maintien de la première décision. R. C. 97, f. 194 et 197. »
Enfin, dans ce document date de 1843 de Jean Sarasin – Vray discours de la miraculeuse délivrance envoyée de Dieu à la ville de Genève, le 12e jour de décembre 1602 (disponible en ligne sur e-Rara) – nous voyons l'embarras des autorités face à la sentence du peuple, aux pages 33-34 :
« [...] Le tout passé de ceste sorte, le mesme jour du Dimanche, environ les deux heures après midy, les treize, qui estoyent restés en vie, par ordonnance et condamnation du Magistrat, qui leur fut à tous ensemble prononcée dans la salle du conseil par le premier Consul et Syndic, furent pendus et estranglés dans le boulevard de l'Oye, à cause de l'atrocité du faict, qui ayant esté perpétré contre le droit des gents, au milieu d'une paix si solennellement jurée, n'estoit pas acte d'hostilité, mais bien un vray et signalé brigandage et assassinat. Avant que mourir, la plus part d'iceux tesmoignèrent une grande repentance de leurs fautes, demandans pardon à Dieu et au peuple, et donnans beaucoup de lieu aux sainctes remonstrances et consolations des Ministres, qui ne les abandonnèrent point. Deux jours après il fut ordonné que les soixante sept testes, tant des pendus que des tués, seroyent attachées sur le gibbet, et les corps jectés au Rosne, pour estre en exemple et terreur aux perjures et infracteurs de la foy publique. Le Magistrat s'en fust volontiers passé, se contentant de la mort des coulpables: mais il y fut porté par certaine juste douleur et volonté du peuple, qui avoit appréhendé au vif le déflorement de leurs vierges, le forcement de leurs femmes, et le Cousteau qui avoit esté à deux doigts près de leur gorge. Et ainsi Dieu a voulu que les Savoyards, lesquels, principalement depuis soixante sept ans, que la religion fut plantée à Genève, n'ont cessé tous les ans et continuellement, par toutes sortes d'artifices et de ruses, de machiner contre l'estat, en fin d'eux mesmes y soyent venus consigner soixante sept testes, par une effrénée et précipitée outrecuidance.
Telle a esté la fin de cette maudite et malheureuse conspiration, par laquelle Dieu a voulu nous rendre plus vigilants et advisés à l'advenir, et a voulu aussi arracher de nostre bouche ceste confession, que de luy seul dépend nostre conservation et délivrance. [...] »
Enfin, l'historienne Isabelle Brunier travaillant pour l'Office du patrimoine et des sites du Canton de Genève complète ces informations comme ceci :
« En date du 18 juillet 1603, dans le registre du Conseil on trouve la mention de l’enlèvement des têtes du boulevard de l’Oie, pour ne pas fâcher les Savoyards avec lesquels les Genevois sont en discussion de traité de paix, et de leur enterrement dans ledit boulevard. Ce boulevard, qui se trouvait à l’emplacement de la place Neuve, a été arasé en 1738, au moment de la reconstruction de la porte Neuve. Aucune mention de redécouverte de ces ossements à ce moment-là. »
Nous vous suggérons encore, la lecture de cet ouvrage L'Escalade de 1602 : l'histoire et la légende : essai enrichi de notes historiques et bibliographiques d'Alain de Becdelièvre. Cet ouvrage écrit par un catholique vous propose une relecture différente des événements de 1602.
Pour en savoir davantage, vous trouverez en ligne cette Bibliographie sélective de publications sur l'Escalade de 1602.
Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.
Cordialement,
La Bibliothèque de Genève
pour www.interroge.ch