Puis-je me servir de sacs de café en toile de jute imprimés avec des encres susceptibles d'être toxiques pour couvrir le sol de mon potager ?

Bonjour,

Nous vous remercions d'avoir fait appel au service Interroge, voici le résultat de nos recherches :

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) propose un article sur le jute dans lequel on apprend ce qui suit :

« Le jute provient d’Asie du Sud et plus particulièrement d’Inde et du Bangladesh, où se concentrent 95 pour cent des cultures mondiales. Le Népal et le Myanmar en produisent également de faibles quantités. Le Pakistan, malgré des volumes de production limités, importe des quantités importantes de jute brut à des fins de transformation, essentiellement depuis le Bangladesh. »

C'est sur des sites commerciaux que nous trouvons des informations sur l'impression sur de la toile de jute. Par exemple, le site Sac-personnalisable.net nous apprend ce qui suit sur sa page La solution économique ? : la sérigraphie sur sac ! :

« […] certaines matières ne supportent pas trop la chaleur, comme le polypropylène ou la toile de jute. Pour ceux-là, il faut étudier la technique du transfert sérigraphique à partir de deux couleurs afin de préserver la résistance du sac. »

Nous trouvons des sites commerciaux qui fabriquent ces sacs et les impriment dans différents pays d'Amérique latine, tel que le Mexique ou la Colombie, par exemple. Rien n'est précisé concernant les encres qu'ils utilisent. Il faudrait donc par exemple connaître la provenance de votre sac et déterminer quelles sont les normes de ces pays en matière d'encres et d'impression.

En septembre 2016, notre service a répondu à la question « Peut-on composter tous les types de papier ? J'ai entendu dire que les encres posaient parfois problème. Qu'en est-il ? » dont vous pourrez lire le contenu dans nos archives de questions-réponses. Vous pourrez y lire que s’il est vrai que des solutions de plus en plus écologiques existent de nos jours pour les encres d’imprimerie, encore faut-il savoir quelle encre a été utilisée dans votre cas.

Un article paru en janvier 2019 sur le site du journal Terre&Nature - Faut-il remballer les cartons? - indiquait ce qui suit :

« [...] le carton c’est très pratique pour couvrir de grandes surfaces, ça apporte de la matière carbonée et ça se dégrade complètement. Mais n’empêche. Je ne suis jamais complètement sereine en les utilisant, car les cartons contiennent inévitablement des résidus d’encres et de colle pas forcément recommandables. Dans les guides de jardinage, les conseils d’experts divergent. C’est oui, non ou ni-oui ni-non. J’ai donc décidé de mener ma propre enquête, dont vous pouvez découvrir le résultat dans cet article du jeudi 24 janvier [L’utilisation de vieux cartons au potager est une option qui se défend].
En résumé, il est très difficile d’obtenir des informations précises sur les procédés de fabrication, encres et adjuvants de la part de l’industrie du carton. »

L’article du 24 janvier 2019 publié dans la revue Terre&Nature, cité ci-dessus, fournit des informations intéressantes données notamment par Gaëtan Morard, spécialiste du sol et formateur en permaculture valaisan, dans le paragraphe Détoxification naturelle :

« "A priori, les encres actuelles ne comportent plus de métaux lourds, comme le plomb, et les colles utilisées dans les cartons ondulés sont cellulosiques. Je n’exclus pas la présence de produits chimiques mais j’ai confiance dans les capacités détoxifiantes des microorganismes. On les utilise d’ailleurs beaucoup dans les processus de traitement des déchets pollués." Un avis que partage Nathalie Chèvre, écotoxicologue à l’Université de Lausanne : "Plus votre sol est vivant, plus vous aurez de chances que les molécules toxiques soient dégradées par les bactéries, les amibes ou les champignons. Je ne sais pas exactement ce qu’il y a dans les encres, car les secrets de fabrication sont bien gardés, […]". »

Nous ne pouvons donc pas vous renseigner précisément sur les sacs de café que vous avez car nous ne savons pas ce que contiennent les encres ni d'où elles proviennent. Mais si votre sol est suffisamment vivant, vous n'aurez peut-être pas à vous inquiéter, comme le disent Gaëtan Morard et Nathalie Chèvre.

Enfin, vous pouvez peut-être découper, si c'est possible, les parties imprimées et utiliser ce qui restera de votre sac, ou, si vous avez des doutes, utiliser du carton dont vous connaissez la provenance, comme expliqué dans l'article ci-dessus.

Nous espérons que ces éléments vous aideront dans votre recherche. N'hésitez pas à nous recontacter pour tout complément d'information ou toute autre question.

Cordialement,

www.interroge.ch

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