Parc du 14-Juin (Parc Harry-Marc)

Situé sur la pointe Nord de Plainpalais, ce gai petit parc atypique et triangulaire est voisin de la Place du Cirque. Magnifiquement fleuri et arborisé, aménagé de beaux bancs et d’une fontaine chantante, il ouvre une vaste perspective sur la plaine de Plainpalais.

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Avec sa belle fontaine ronde dont le chant couvre le bruit de la circulation, son banc circulaire à l’ombre de marronniers et sa vingtaine de bancs disposés en ligne, le lieu est particulièrement charmant et accueillant. La nuit, des lampadaires suspendus offrent aussi un bel éclairage.

Un superbe Ptérocaryer du Caucase avec ses fruits en grappes dégringolantes est disposé le long de l’avenue du Mail. Des cerisiers transforment le parc à chaque printemps en un espace superbement coloré. Diverses fleurs poussent comme une prairie fleurie et font écran au bruit et à la pollution routière alentour.

Horaire

Le parc est ouvert tous les jours, 24h/24.

Règles et comportements à adopter

La tranquillité publique doit être respectée.
La circulation des vélos et autres véhicules est interdite dans le parc.
Les chiens sont interdits sur les pelouses. Tenus en laisse, ils ont accès aux cheminements du parc. Consulter la liste des lieux permis ou interdits aux chiens.

"Moon"

Une sculpture de l'artiste Not Vital, sphère d'acier poli de 3m20 de diamètre intitulée "Moon", miroite l'environnement. Cette œuvre fait partie de la collection du FMAC - Collection d'art contemporain de la Ville de Genève. En savoir plus sur Moon sur le site web du FMAC

Histoire et aménagement

Des marécages au lieu de distraction

Situé entre le Rhône et l’Arve, le secteur de Plainpalais est longtemps marécageux. Au Moyen-Âge, des travaux d’assèchement permettent l’installation de pâturages. La plaine prend sa forme actuelle autour de 1660.

Deux siècles plus tard, après la destruction des fortifications, le secteur de la place du Cirque devient l’un des hauts-lieux de distraction à Genève. Le Cirque d’hiver qui deviendra le cinéma Apollo (sur lequel se trouve actuellement l’auditorium Arditi) s’y installe, puis le panorama circulaire (bâtiment de 40m de diamètre) et le cabaret du Moulin Rouge, initialement situé dans un chalet, qui accueille notamment la courageuse et mythique Mistinguett.

Les illustrations de la pointe Nord de Plainpalais autour de 1900, montrent qu’un petit espace arboré y est déjà aménagé.

2014: un îlot de verdure au cœur du trafic

Après diverses transformations au cours du XX^e siècle, le parc prend sa forme actuelle en 2014 et devient un véritable îlot de verdure au cœur du trafic.

Grève féministe et principe d'égalité

Le 20 mai 2024, cet espace appelé "parc Harry-Marc" devient le "Parc du 14-Juin". Il fait référence au 14 juin 1981, date à laquelle le principe de l’égalité entre femmes et hommes est inscrit dans la Constitution helvétique.

10 ans plus tard, le 14 juin 1991, a lieu la première Grève des femmes en Suisse. Plus de 500'000 Suissesses font grève ce jour-là pour réclamer plus d’égalité, notamment salariale et professionnelle. Cette première grève a notamment contribué à l’adoption en 1996 de la Loi fédérale sur l’égalité.

Le 14 juin 2019, une nouvelle grève est organisée pour protester contre la persistance des inégalités de genre dans tous les domaines. Depuis, des mobilisations ont lieu chaque année à cette date.

Gestion écologique

Ce parc, comme tous les espaces verts de la Ville, est entretenu de façon écologique et sans produits chimiques.

Une œuvre commémorative a été dévoilée en octobre 2018. Le monument, intitulé «Ligne brisée», est une œuvre originale en pierre réalisée par le sculpteur genevois Vincent Du Bois.

Nicolas Lemaître (Genève, 1662-1707)

Maître horloger de confession protestante, Lemaître fut en 1707 l'un des meneurs des centaines de citoyens inspirés par Pierre Fatio qui réclamaient le rétablissement des droits du Conseil général, dépositaire de la souveraineté de l’Etat, qui avaient été captés par le Conseil des Vingt-Cinq (Conseil d’Etat) et par le conseil des Deux Cents (Grand conseil).

Cette lutte contre l’exercice oligarchique du pouvoir portait sur le vote au bulletin secret pour les élections en Conseil général, la limitation des membres d’une même famille dans les conseils des Vingt-Cinq et des Deux Cents, la publication des lois afin que chacun puisse connaître les règles régissant la République, l’élection du conseil des Deux Cents par le Deux Cents et non plus par le Vingt-Cinq, le droit d’initiative reconnu au Conseil Général. Ces propositions, jugées séditieuses, furent néanmoins étudiées par le gouvernement sous la pression de manifestations houleuses durant les six premiers mois de 1707. Seule la publication des édits fut acceptée; les autres demandes furent rejetées ou vidées de leur substance.

Malgré un compromis a minima accepté par le Conseil général le 26 mai 1707 et une amnistie, le mécontentement perdura et le gouvernement décida de sévir contre les meneurs. Le 17 août, Pierre Fatio et Lemaître furent arrêtés; ce dernier, accusé à tort d'avoir comploté contre les autorités, fut exécuté le 23 août. Il clama son innocence jusqu’au pied du gibet. Sa condamnation est d'autant plus scandaleuse qu’elle est un flagrant déni de justice: tous les historiens reconnaissent l'innocence de Lemaître, dénoncé par traîtrise, emprisonné, torturé et finalement pendu. L’épuration se poursuivit avec l’exécution de Pierre Fatio le 6 septembre 1707.