L'Esprit de Genève est un ensemble de valeurs d'humanisme, de justice sociale et d'indépendance manifestées par différents personnages historiques, auteurs et organisations internationales liés à Genève. Le terme provient d’un essai de Robert de Traz consacré à la vocation internationale du canton.
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"L’Esprit de Genève" de Robert de Traz (1929)
En 1929, Robert de Traz publie "L’Esprit de Genève", un essai consacré à la vocation internationale de Genève où s’est installée, dix ans plus tôt, la jeune Société des Nations. Dans cet ouvrage, il relit l’histoire genevoise à travers trois figures marquantes:
- Jean Calvin
- Jean-Jacques Rousseau
- Henry Dunant
La Genève calviniste: refuge des persécuté-e-s d’Europe
Dernier refuge des personnes persécutées pour leur foi dans l’Europe du XVIe, Genève se singularise par des valeurs et prises de position fortes:
- l’accueil des personnes en danger;
- la défense des opprimé-e-s;
- l’ouverture vers le monde.
Une Confédération des peuples prônée par Rousseau
Deux siècles plus tard, Jean-Jacques Rousseau proclame la dignité de l’être humain dans son "Contrat social" et propose d’instaurer une "Confédération des peuples" pour garantir la paix perpétuelle, en s’inspirant du modèle suisse.
Henry Dunant et le Comité international de la Croix-Rouge
En 1862, le citoyen genevois Henry Dunant écrit "Un souvenir de Solférino" né du spectacle des blessés sur le champ de bataille. Sa volonté de créer une société de secours aboutit, en 1864, à la signature de la Convention de Genève, acte de naissance des Sociétés nationales et du Comité international de la Croix-Rouge.
La vocation internationale de Genève affirmée au XXe
Au fil du XXe siècle, Genève développe sa vocation internationale, pacifiste et ouverte sur le monde. Elle se retrouve au cœur d’organisations, d’initiatives, de négociations et de travaux diplomatiques issus de l’Esprit de Genève.
Les Conventions de Genève
Définissant les règles de protection des personnes en cas de conflit armé, les Conventions de Genève, imaginées par Henry Dunant et complétées au sortir des deux guerres mondiales, ont eu un rôle essentiel sur la création de cet Esprit de Genève.
Initiatives pour la défense des droits humains
S’y ajoutent diverses initiatives qui ont en commun la volonté de la défense des droits humains, comme:
- l’Appel spirituel de Genève (1949): créé pour éviter toute instrumentalisation des religions et du spirituel pour des causes néfastes ou malfaisantes ;
- l’Appel pour l’interdiction des mines antipersonnel (2000) ;
- l’Initiative de Genève pour la paix en Israël et Palestine (2003).
Négociations, organisations internationales, multiculturalité et cosmopolitisme
Centre mondial reconnu de l’arbitrage international privé et de la diplomatie pour la paix, Genève abrite aussi de nombreuses ONG et la plus importante concentration de fonctionnaires de l’ONU dans le monde.
Il s’agit également d’une ville dont le caractère multiculturel et cosmopolite est unique en Suisse.
Dans le discours qu’il prononce en 2006 à l’occasion de la remise du Prix de la Fondation pour Genève, l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan résume ainsi:
Une tradition vivante genevoise
L'Esprit de Genève fait partie de la liste des traditions vivantes en Suisse, établie par l'Office fédéral de la culture et coordonnée à l'échelle mondiale par l'UNESCO. Il constitue donc une part du patrimoine culturel immatériel suisse et genevois.
Un vin élaboré par plusieurs domaines du canton
Plus festif, l’Esprit de Genève est aussi un vin, assemblage réunissant plusieurs encaveurs et encaveuses souhaitant faire rayonner le vin genevois et soumis à une charte stricte.
Article modifié le 12.01.2024 à 12:13